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Description d’une ville T’au par un ambassadeur Impérial (Partie III - Chapitre 2)

  • Photo du rédacteur: Shoaun
    Shoaun
  • 22 août 2022
  • 9 min de lecture

Imaginez une ville verte, autonome en eau et en énergie. Imaginez cette ville construite au milieu du plus vaste désert de la planète Sho’aun. Imaginez tout simplement une ville où tout a été construit pour une vie harmonieuse. Cette ville, c’est Kor’shiro. Ici vivent cinquante mille T’au. Aucumâlechet, la ville est entièrement conçue sous une approche bioclimatique. Les ruelles sont étroites et orientées dans le sens du vent pour se rafraichir naturellement. Les façades laissent passer la lumière mais pas la chaleur. Fait encore plus surprenant, ils ont réussi à atteindre la symbiose parfaite en produisant de l’énergie à partir du recyclage de la totalité de leurs détritus. Cette énergie est cependant de faible quantité, mais tous les transports utilisent l’électricité produite par une centrale solaire en orbite. D’après ce que m’expliquait mon guide, Por’ui B’gue, l’énergie serait acheminée entre la station spatiale et la ville, par ondes électromagnétiques. Ces centrales, à source d’énergie inépuisable, fonctionnent jours et nuits. Ceci est inouï. Si l’on n’y fait pas attention et que l’on ne lève pas les yeux au ciel, on ne remarquerait pas les myriades de drones dans les airs. Silencieux et disciplinés, ils vont et viennent au gré des instructions qui leur sont données. En de nombreuses files, sans interférer sur les autres machines allant à contre sens, les drones remplissent calmement leur tâche pour la bonne marche de la philosophie T’au. Celui-ci transporte un colis, celui-là assure la sécurité des populations… Et lorsqu’on les quitte des yeux, on en oubli leur présence, parfois une ombre sur le sol nous rappelle qu’ils œuvrent au-dessus de nous dans un mutisme parfait.


Ici, tout le vivant cohabitait dans une harmonie exceptionnelle. Le minéral parfaisait cette symbiose en s’intégrant dans un complet accord avec le végétal. La déambulation des Taus dans les rues ceintes de hauts bâtiments aux courbes élégantes, ne donnait pas l’impression d’oppression à laquelle nous pourrions nous attendre. Au contraire, ils étaient tout à fait à leur place, partageant l’espace avec les quelques animaux qui ne semblaient pas apprivoisés. Aucun être n’était et se considérait comme une proie potentielle. La sérénité emplissait chaque lieu de cette cité.



Le mode de vie de ces T’au est fondée sur la simplicité la plus extrême. Ils bannissent le superflu et se limitent aux choses les plus utiles et les plus essentielles. Leurs vêtements, par exemple, ne sont composés que d’une simple tunique, fermée par une ceinture fabriquée dans un tissu simple. Seuls les membres de la Caste des ambassadeurs portent des vêtements un peu plus sophistiqués. Et ceux-ci ne revêtent ces vêtements d’apparat que lors d’occasions particulières en présence d’autres races et uniquement pour certains individus aux fonctions importantes.

J’ai bien été obligé de constater que ni les plus hauts dirigeants, ni les plus simples des T’au, ne recherchaient le confort et l’agrément. L’installation matérielle des valets ne différait guère de celle des commandeurs, non plus que la nourriture.

Tout ce qui touche de près ou de loin à l’équipement, allant de la simple bourse accrochée à la ceinture de leur tunique jusqu’à l’exo-armure la plus sophistiquée en passant par tous les types de vêtements, est géré par la Caste des Fio.


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De l’organisation des communautés T’au


Les communautés T’au sont organisées de la plus simple manière qui soit. Elles sont l’exact opposé de notre administration inextricable Impériale. C’est comme si cette race xenos avait atteint la perfection dans les sciences de l’organisation et de la simplicité. Ils sont efficaces et efficients. Rien n’est laissé au hasard et chaque tâche est réalisée dans un but bien précis ayant des conséquences visibles de tous. Le peuple T’au est maître en l’art d’aller à l’essentiel.

Pour faire la guerre, il faut des ressources. Ou plutôt devrais-je dire : pour étendre leur idéologie au reste de la galaxie. Car pour cette race, la guerre n’est envisagée qu’en ultime recours. Ils possèdent effectivement un grand panel d’autres moyens, pacifiques, pour parvenir à atteindre leur but. Mais toutes ces méthodes, qu’elles soient pacifiques ou guerrières, coûtent en ressources de toutes sortes.



Je n’ai pas bien réussi à cerner sous quelle forme cette colonie était intégrée dans l’Empire Tau. Tous les signes semblent laisser croire qu’elle est isolée du reste de l’Empire. Encore un indice sur la parfaite symbiose de l’organisation Tau. Les études de cette race xenos ont montré, et tous les plus grands scientifiques sont d’accord sur ce point, que les Taus sont organisés en caste. Or, sur ce monde, une caste est plus représentée que les autres. Il s’agit de la caste des guerriers, qu’ils apparentent à la caste du feu. Est-ce que cela présage une concentration de forces pour une prochaine campagne militaire ? Cela est probable, mais je n’en ai pas ressenti ou vu le moindre signe. Par conséquent, nous retrouvons des membres de cette caste dans tous les domaines. Alors qu’il était habituellement admis que chaque caste possédait son domaine de prédilection exclusif.



Leurs domaines sont dirigés par des Commandeur de la caste du feu, des Shas’o. Mais les compétences bien spécifiques des autres castes sont tout de même détenues par leurs représentants. Ainsi, le savoir a pu être transmis entre les différentes castes. De même, il n’est pas rare de voir un Tau male d’une certaine caste en couple avec une Tau femelle d’une autre caste, alors que nous pensions que cela était impossible et interdit par leur caste dirigeante. Enfin, ce qui m’a le plus frappé, est la présence très majoritaire des auxiliaires. J’ai pu voir une multitude de races différentes et il me semblait que les humains étaient les plus représentaient. Comment les T’au ont-ils pu rassembler autant de race sous une seule bannière, et les diriger en étant presque les moins nombreux ? Fascinant ! Cela mériterait de dépêcher des ethnologues impériaux afin d’en apprendre davantage à ce sujet.


Ils nomment leurs domaines par ce que nous pourrions traduire par Commanderies. Chacune d’entre elles possède tout ce dont elle lui faut pour vivre de manière autonome s’il le fallait. Nous y trouvons des administrateurs, des chefs d’exploitations, des guerriers et toute la main d’œuvre nécessaire. Bien que les centres de formations se trouvent tous à Kor’shiro, la capitale de ce monde, des formateurs dans tous les domaines sont également présents dans les commanderies afin de parfaire la formation des plus jeunes et les guider dans leur apprentissage. Les Taus de Sho’aun ne connaissent pas la retraite. Ils servent jusqu’à la fin de leur vie, en fonction de leurs compétences. Bien entendu, si un Tau est trop vieux et que ces forces physiques viennent à lui manquer pour accomplir certaines tâches, une autre fonction, plus simple et souvent honorifique, pour récompenser sa vie de labeur, lui est attribuée. Il est ainsi possible de voir un vieux guerrier de feu, ne pouvant plus se déplacer sur un champ de bataille, devenir formateur et partager son expérience avec les plus jeunes.


L’économie des domaines est fondée sur la production de ressources. J’utilise le terme d’économie, mais nous ne pouvons pas vraiment comparer leur système à l’économie Impérial. En effet, aucune monnaie ne circule et chaque bien produit est à destination de la communauté entière et n’est pas la propriété d’un seul individu. Ainsi, nous pouvons noter certaines différences entre les commanderies uniquement sur leurs productions principales. En fonction de la répartition géographique et des ressources disponibles, certaines se spécialisent sur tel minerais, d’autres sur telle industrie et d’autre encore sur telle ressource alimentaire.


Venons-en à leur alimentation. Les Taus ont une alimentation basée autour de plantes céréalières ou fourragères. Elles nous sont inconnues, mais pourraient se rapprocher de notre luzerne, orge, maïs ou sorgho. Leur monde prolifère de fruits qu’ils font sécher et consomme de la même manière que nos dattes. Ils ont également appris à apprivoiser les abeilles pour la fabrication de miel. En plus de l’eau à la base de toute vie dans l’univers, ils produisent une boisson, dont ils font grande consommation, à partir de ce miel. Dans le cadre de l’élevage, ils ont domestiqué des animaux dont ils tirent comme nous des substances telles que le lait, des matières grasses et des œufs. Leur alimentation est au final assez peu diversifiée, mais terriblement efficace en termes d’apport calorifique, en vitamine et en minéraux.



Chose étrange que je n’ai encore jamais vu chez aucune autre race, les commanderies possèdent ce qu’il nomme des Lissera’ar’tol. Nous pouvons les comparer à des chapitres, se rassemblant toutes les dix rotaa, environ une semaine du découpage du temps Imperial, pour statuer sur la vie quotidienne et prendre les grandes décisions de la commanderie. Ses chapitres sont composés de tous les chefs de chaque domaine du district. Ils sont présidés par le commandeur lui-même. Nous pouvons donc y trouver par exemple, le Fio responsable de la production agricole, le Fio responsable de l’arsenal, le Kor commandant la flotte, le Por responsable de la gestion des ressources, le Shas secondant le commandeur ou celui responsable de l’organisation militaire.



Je n’ai pas pu rencontrer leur caste dirigeante, qu’ils nomment les Aun, que nous appelons Ethérés. Mais à parti des investigations que j’ai pu mener et des informations qui ont pu filtrer, j’ai compris que ce monde abritait très peu d’Ethérés, contrairement aux autres mondes. Je pense qu’il ne devait y en avoir que deux, car il m’était très souvent évoqué l’opposition de personnalité entre « les » deux Aun. Quoi qu’il en soit, il semblerait que les Aun ont la fonction de guide, guides sur la voie du Bien Suprême. Ils élaborent et fixent les grandes lignes stratégiques permettant d’étendre le Bien Suprême.

Le personnage le plus important est le commandeur suprême, Shas’o D’yanoi Kri’lin. Celui-ci est le véritable maître d’œuvre et chef de toutes les commanderies. Il est élu à vie, parmi les commandeurs qui se réunissent en Sho’aun’ar’tol, l’équivalent des Lissera’ar’tol des commanderies mais à la plus grande échelle qui soit. Le Sho’aun’ar’tol n’est convoqué que lorsque cela est nécessaire, pour prendre une grande décision ou pour élire un nouveau commandeur. A la mort de Shas’o D’yanoi Kri’lin, puisse sa vie être longue et honorable, celui-ci se réunira pour élire son successeur. Mais il est rare que les membres de droit se réunissent physiquement. Pour éviter des voyages trop long et inutile, ils préfèrent établir des communications holographiques à distance.

Shas’o D’yanoi Kri’lin possède une cour, si l’on pouvait oser la comparaison avec le Saint Impérium, mais se rapproche davantage d’un grand conseil restreint. Les membres sont ses lieutenants et forment un conseil des ministres plutôt qu’une assemblée de courtisans. Il s’agit littéralement de son état-major.


La composition de cet état-major m’a clairement été décrite. Nous y trouvons le shas’o, o’ étant le grade le plus élevé au sein d’une caste, lieutenant et suppléant du commandeur suprême. Ensuite vient un autre shas’o, qui a la responsabilité de l’organisation militaire, de la formation et est considéré comme le second lieutenant. Nous avons également un Por’o administrant l’ensemble des domaines, Un Kor’o appelé commandeur céleste, chef de la flotte ou encore le shas’vre, commandant l’équipe de gardes du corps du commandeur Suprême. Les chefs des commanderies les plus lointaines et détenant, de ce fait, certains pouvoirs du commandeur suprême, ont également leur place au conseil. Un Fio’o, responsable de tout ce qui touche de près ou de loin à l’arsenal militaire, complète ce conseil. Enfin, j’eus la surprise de trouver le nom d’un Aun parmi ce conseil. Chose rare puisque cette caste se faisait discrète jusqu’à maintenant, au point que je venais à douter de leur existence. Il s’agit de Aun’goueï, qui serait le représentant des troupes auxiliaires.

Ce système de hiérarchie et d’organisation est réellement fabuleux et semble fonctionner de manière aussi fluide que l’eau du fleuve cheminant inévitablement vers l’océan.


***



J’ai également été invité à me rendre sur une cité orbitale. Bien qu’elle fût gigantesque, les proportions de cette ville dans l’espace ne rivalisaient pas avec celles de l’Imperium. Cette cité se nommait Ta’shuto. Véritable forteresse, elle semblait imprenable. Nous connaissons tous l’attachement que cette race porte aux engins autonomes sophistiqués. La cité orbitale possédait des centaines de balises, répartis tout autour d’elle, à diverses distances. J’apprenais plus tard que certaines se trouvaient à plusieurs mois de voyage et qu’elles servaient de balise de détection et d’observation destinées uniquement à la surveillance de la cité.


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Sur le voyage de retour sur Sho’aun, j’ai pu observer depuis un hublot du vaisseau qui me transportait, les méthodes de fortification de ce peuple. Les places sont vastes, ce qui devrait rendre indéniablement la place plus difficile à défendre. Pourtant, très peu de soldats sont nécessaires grâce aux systèmes d’armes installés tout au long du réseau défensif. Des drones sont dédiés au contrôle et à la maintenance de ces armes.

On le sait, l’un des facteurs de réussite majeurs pour résister à un siège est la capacité de stockage. L’optimisation de l’espace dans les forteresses Tau est prodigieuse et permet d’entreposer des stocks conséquents, permettant de résister à des sièges de plusieurs années.

Les Fio maîtrisent toutes les facettes de la poliorcétique. Tout y est. Les murs sont solides et hauts pour empêcher les brèches et d’y prendre pied, les fondations sont profondes pour interdire la sape et la mine. Les vastes étendues parfaitement planes autour des fortifications offrent des lignes de vues sur des kilomètres. Le sol en est consolidé afin d’éviter la formation de cratère et ainsi offrir des possibilités de protection aux assiégeants. Aucun angle mort n’est présent sur le champ de bataille qui devient une plaine de désolation pour les assaillants. Défense dans la profondeur, entrecoupée d’obstacles, d’impasses et de goulots d’étranglements déversant des feux de mort ; système d’assainissement supprimant les possibilités d’empoisonnement. La trahison et la corruption sont encore moins envisageables pour se faire ouvrir les portes de la ville ou opérer des sabotages de l’intérieur, car tous sont guidés par le Bien Suprême. Les dômes de protection rendent impossible le bombardement orbital. La planète exploserait que la cité serait toujours là. Rien n’est laissé au hasard chez ce peuple fascinant qui mérite de s’y intéresser.



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STENBERG Wolfius – Ambassadeur Impérial auprès du peuple T’au


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RAPPORT DE JUGEMENT


Ambassadeur STENBERG, vous avez été jugé pour hérésie envers l’Empereur. Vous avez été jugé pour avoir renié votre foi et avoir été corrompu par une race xenos en embrassant son idéologie.

Pour le crime commis, vous avez été condamné à mort.

Considérant les services que vous avez rendus à l’Imperium par le passé. Votre peine est réduite à la lobotomisation et vous servirez dans le monde forge de Xeleras dans le Segmentum Pacificus, le plus éloigné du secteur xenos Tau.



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